Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Les phosphorations d'un batracien

Travail au travers du lien affectif, presque un an déjà...

1 Juillet 2019 , Rédigé par @ La Grenouille

Je ne suis pas de ces personnes qui ne font que parler... Je ne suis pas non plus de celles qui prennent plaisir à s'exposer... Pourtant pour ne pas laisser à penser que cela n'est qu'un concept je crois qu'il est important pour moi de clore ce chapitre.

Pour permettre à chacun de se remettre dans le contexte, j'ai adopté en juin 2017 une petite chienne de 3 ans et demi avec un passé un peu encombrant derrière elle. Réactive chiens (Je ne parle pas d'un chien qui s'agace de la rencontre d'un autre, non je parle de celui qui vire son collier pour aller en caramboler un autre qui n'avait rien demandé à 100 mètres), elle s'est même permise de gouter un humain. Bref elle n'était pas ce que je voulais mais elle a su me toucher...

J'ai beaucoup lu et pris des avis à droite et à gauche avant de m'engager dans une méthodologie que je qualifierai de classique. Les résultats ont été là et au bout d'un an j'ai eu une petite chienne gérable. C'était déjà beaucoup et on m'a souvent expliqué qu'il me serait difficile d'espérer plus.

En septembre 2018, sur les conseils d'un éducateur canin, j'ai pris contact avec "Entre chien et Vous". Je voulais valider le travail effectué avec ma chienne et j'ai croisé le chemin d'Etienne. Allez je ne dois pas être loin de la vérité en disant qu'à notre première rencontre il m'a prise pour une blonde avec un QI de poulpe laugh.

Il m'a expliqué son nouveau projet, travailler sur une autre approche, une approche un peu moins protocolaire basée sur le lien affectif. L'idée était belle, elle s'adressait plus particulièrement aux chiots et, à la question "Pourra-t-elle s'adapter à tous les chiens?", il m'a répondu avec beaucoup d'humilité ne pas le savoir.

C'est ainsi que nos routes se sont croisées et que j'ai décidé de me prêter à l'expérience. Pour le détail et les débuts, j'invite chacun à se reporter aux écrits précédents.

J'ai joué le jeu, je me suis pliée aux règles. Ça peut sembler simple mais changer le regard que l'on porte sur une situation même avec la volonté de le faire nécessite beaucoup d'ajustements. Nous avons progressé, le plus souvent par petits pas. Etienne a souvent dit "Je ne sais pas si avec un chien adulte nous pourrons aller beaucoup plus loin". Et je dois avouer qu'à aujourd'hui nous sommes allées bien au delà de mes espérances.

Alors on pourrait se dire qu'il est facile de derrière un clavier... Sachez que je suis la première à regretter de ne pas avoir filmé notre progression.

Je ne vous dirais pas aujourd'hui ce que j'ai fait pour obtenir ce résultat mais je vais commencer par vous dire tout ce que je n'ai pas fait.

Je n'ai pas cherché chez mon chien les signaux d'apaisement, je n'ai pas passé mon temps à le décrypter et à chercher à lui éviter tout stress, je ne me suis pas attachée à une quelconque formule éthologique. Je ne me suis donc pas centrée sur sa possible compréhension du monde, je me suis contentée de lui proposer le mien pour y vivre ensemble.

Je n'ai pas utilisé la frustration pour nourrir son besoin. Certes je lui ai appris à gérer la frustration car le monde n'en manque pas mais je ne l'ai pas utilisé comme un moyen d'obtenir.

Je n'ai pas fait appel à la science et à une profusion d'études savamment menées confortant mon cheminement. Si dans mon bac à sable, divinement habillée de ma couche culotte, j'étais capable de communiquer, je dois encore pouvoir m'en sortir si je pose mon regard dans la bonne direction.

Je n'ai pas considéré que la communication était l'affaire du bipède. Je n'ai pas relu l'encyclopédie de la communication canine et de la vie en meute. J'ai considéré, qu'avec l'envie, elle était tout aussi capable que moi de construire un dialogue.

Je ne lui ai pas proposé une communication a sens unique. Ni elle ni moi n'avons le privilège de cette initiative et du sens qu'il faille lui donner. Aucune de nous deux n'a le monopole de l'attention qu'elle doit porter à l'autre.

Je ne lui ai pas imposé un cadre strict. Bien entendu certaines de mes demandes, peu nombreuses et suffisamment rares pour être importantes, n'attendent aucune discussion mais le plus grand nombre s'accommodent de compromis.

Je n'ai rien dans mes poches, ni jouet, ni friandise, ni tout autre contrepartie. Je suis sa principale monnaie d'échange.

Je ne me suis pas interdite la gratuité de l'acte. Je ne me suis pas interdite de l'aimer et de lui montrer.

Ce que j'ai gagné? Une chienne bien dans ses coussinets, très à l'aise dans beaucoup de situations, calme quand c'est nécessaire mais avec un dynamisme sain et un réel plaisir d'être avec moi et de faire pour moi. Son attention est constante, son degré d'obéissance est très suffisant et sa capacité de communiquer subtilement développée.

Je n'ai rien perdu de ses acquis précédents ce qui m'impose de m'interroger sur ce qui les fonde. Avons nous raison de croire que nous avons compris les chiens en les positionnant dans une approche universelle, quelque que soit celle ci?

Alors je ne doute pas qu’en me lisant la plupart des professionnels du chien, tout bord confondu, s'insurgeront de ces non sens, se moqueront de ma niaiserie, estimeront que ma chienne ne devait pas être si compliquée... Peut être mais en tout état de cause si la démonstration vaut résultat, alors nul doute qu'elle peut se prévaloir d'une belle réussite.

@ La grenouille

 

Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article